Syndrome du Titanic (Le)

«Je ne suis pas né écologiste, je le suis devenu», répète l’homme de télévision qui consacre sa vie professionnelle à défendre la nature. Nicolas Hulot qui s’inquiète autant pour la planète que pour l’humanité, partage sa philosophie avec le documentariste Jean-Albert Lièvre. Le titre de leur film, LE SYNDROME DU TITANIC, évoque l’attitude des passagers qui dansaient sur le paquebot sans se soucier de l’iceberg qui les menaçait.

Plutôt qu’un nouveau documentaire écologique, il s’agit d’une réflexion illustrée par un gros travail de montage. Ce film diffère du système instauré par d’autres cinéastes, comme Yann Arthus-Bertrand (HOME, RENDEZ-VOUS AVEC LA PLANETE), films commerciaux, esthétisants, ruineux en transport aérien. Hulot et Lièvre courent aussi le monde - il faudra une fois calculer combien on pollue pour parler de… pollution - mais plus modestement. Ils accompagnent les images du désastre (décharges d’ordinateurs, mines de charbon, échangeurs d’autoroutes) d’un regard humanitaire. Car, affirment-ils, l’écologie ne progressera pas sans réduire la pauvreté.

Dans ces conditions, comment éviter la mise en question d’un mode de vie occidental uniformisateur, le diffuseur universel de bêtise qu’est la télévision, la consommation inutile et effrénée, les troupeaux de touristes photographiant contre de l’argent des tribus africaines… Il n’y a rien de nouveau dans tout cela, surtout pas le fait que rien ne change… Les réalisateurs tapent sur le clou en espérant que la prise de conscience ait lieu, enfin!