Affaire Farewell (L')

Affiche Affaire Farewell (L')
Réalisé par Christian Carion
Pays de production France
Année 2009
Durée
Musique Clint Mansell
Genre Thriller, Drame, Historique
Distributeur Pathé Distribution
Acteurs Guillaume Canet, Emir Kusturica, Ingeborga Dapkunaite, Alexandra Maria Lara, Oleksii Gorbunov
N° cinéfeuilles 599
Bande annonce (Allociné)

Critique

C’est le troisième film de Christian Carion. Une hirondelle fait le printemps (2001) et surtout, l’étonnant Joyeux Noël (2005) lui ont valu un joli succès. Cette fois, le sujet est moins original puisqu’il traite d’une importante affaire d’espionnage, dont les conséquences n’ont pas été sans influer sur la fin du glacis soviétique. Selon l’histoire, l’affaire se déroule en 1981. Un transfuge soviétique livre à la France des documents sur la base desquels le KGB connaîtrait tout de la politique d’armement des Etats-Unis. Mitterrand, président socialiste, utilise ces informations pour gagner la confiance du président Reagan.

Dans L’Affaire Farewell , Christian Carion s’inspire librement de ces événements dont il ne dissimule jamais l’importance. Sergueï Grigoriev (Emir Kusturica), colonel du KGB, est un fervent patriote, mais désillusionné par la dictature en place; il voudrait que son fils puisse vivre dans une Russie libre et heureuse. Pour cela, il faut que le régime implose. Il prend donc contact avec un ingénieur français (Guillaume Canet) en poste à Moscou et lui fait passer des documents ultrasensibles. Pierre Froment se trouve pris dans l’engrenage.

La politique ne perd pas pied dans ce film d’espionnage. Toutefois, ce qui prime, c’est le regard que porte le réalisateur sur la réalité humaine d’un pareil sujet. Sa réussite est, sans aucun doute, celle de son surprenant duo d’acteurs. Un Emir Kusturica parfait et un Guillaume Canet fragile campent, chacun à leur manière, les portraits de personnes chahutées par les circonstances extérieures. Le climat d’avant 1989 renaît sans trop de peine. Ici la grisaille communiste et ses menaces permanentes, là la liberté, la consommation, la vie. Sans doute faut-il chercher ailleurs la réalité des faits, mais celle de l’ambiance est bien présente. Vingt ans après, ne risque-t-on pas déjà de l’oublier?

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 15
Daniel Grivel 15
Anne-Béatrice Schwab 14