Voyage sous les mers

Affiche Voyage sous les mers
Réalisé par Jean-Jacques, François Mantello
Pays de production Grande-Bretagne
Année 2008
Durée
Musique Christophe Jacquelin
Genre Documentaire
Distributeur Wild Bunch Distribution
Acteurs Marion Cotillard, Belén Rueda
N° cinéfeuilles 597
Bande annonce (Allociné)

Critique

Lorsqu’en 1895 Louis Lumière organisa les premières représentations cinématographiques, il souleva l’enthousiasme des Parisiens. Mais aussi des réactions qui, aujourd’hui font sourire. Dans L’ARRIVEE D’UN TRAIN A LA GARE DE CIOTAT, où l’on voit une locomotive arrivant de face, le public fut pris de panique. Puis vint le son et enfin la couleur. Aujourd’hui, c’est le relief qui peut encore surprendre un public blasé. VOYAGE SOUS LES MERS est le premier long métrage entièrement tourné en numérique HD et en 3D-Relief. En collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement, il se veut un hommage à l’océan.

Il raconte l’histoire d’une tortue des mers qui parcourt des milliers de kilomètres pour retrouver la plage où elle est née pour y pondre des œufs et donner naissance à une nouvelle génération. Pour y parvenir, elle affronte tous les dangers d’un océan qui n’a rien de paradisiaque, malgré la splendeur de certaines images.

Les réalisateurs consacrèrent plusieurs années au tournage sous l’eau. Car il ne s’agit nullement d’un dessin animé. Ils choisirent de filmer des espèces menacées de disparition afin de provoquer une réelle prise de conscience chez les spectateurs. En cours de tournage, ils s’aperçurent que les tortues étaient présentes dans tous les océans. Le fil conducteur était ainsi trouvé. Le rôle du narrateur fut donc confié à cet animal doté de la voix de Marion Cotillard.

Ce film est sans doute un exploit. Il est permis de penser qu’il ne marquera pas l’histoire du cinéma comme les films des frères Lumière. Il suscite, en effet, quelques réserves et provoque une certaine déception. Cette découverte technique surprend certes. Mais après quelques minutes au cours desquelles le spectateur a l’impression de vivre dans un aquarium, le charme disparaît. Une heure et vingt minutes, c’est long et c’est répétitif. Malgré la leçon de choses que ne cesse d’enseigner cette tortue malicieuse et courageuse. Elle le fait sur le ton d’une mère qui parle à son bébé. Cela devient vite insupportable. La musique originale est descriptive. On entend sans cesse l’orchestre qui imite le bruit du ressac. Elle prend trop de place. On aimerait plus de poésie et de fraîcheur, des clapotis, et voilà qu’on nous noie sous une cascade. On ressort épuisé et à bout de souffle.

Maurice Terrail