Critique
Rien que pour le visage grave de Carole Bouquet, livré sans fard à la caméra, infiniment vulnérable, rien que pour ses sourires fugaces qui l’illuminent, le premier film de la jeune romancière Amanda Sthers – ex-épouse de Patrice Bruel - vaut un petit détour. L’actrice française apporte une touche d’émotion et de gravité à ce long métrage brouillon qui oscille entre loufoquerie, chronique douce-amère de gens ordinaires se croisant dans un aéroport et vivant peut-être, sans le savoir, un jour décisif de leur vie, et drame de la mort annoncée.
La jeune réalisatrice a tout voulu embrasser. Résultat: un fourre-tout où l’on trouve pêle-mêle un immigré clandestin, de jeunes lesbiennes, un vieux psychanalyste un peu piqué (Michael Lonsdale), une vieille dame romantique (Monique Chaumette) qui se rend à un rendez-vous d’amour, une femme qui ne trouve pas son prince charmant, un écrivain revêche (Pierre Arditi), une brochette de copines genre «Desperate Housewives». On y trouve encore un père divorcé qui ne voit sa fille que pendant les vacances, deux sœurs qui s’écharpent à la moindre occasion, une femme qui va mourir d’un cancer et, cerise sur le baba, un travesti. Décidément, qui trop embrasse mal étreint!