Critique
Londres, 1818. John Keats, jeune poète anglais, et Fanny Brawne, étudiante, s’éprennent l’un de l’autre, quand bien même socialement… C’est la poésie qui va les rapprocher et qui donne le ton et le rythme à cette réalisation en costumes très soignée. «Si la poésie ne vient pas comme les feuilles à l’arbre, alors qu’elle ne vienne pas», explique Keats, qui l’enseigne à Fanny, soulignant par là que la maîtrise du style est au fond secondaire. Tout n’est que délicatement suggéré, d’une part au travers des nombreuses citations des poèmes de Keats, mais plus encore par les véritables tableaux que brosse la caméra. Ainsi, la poésie qui se dégage du film n’est pas affaire de mots, mais d’images et de scènes romantiques et lumineuses s’alliant profondément au style du poète. Keats et Fanny se fiancent en octobre 1819, mais le poète doit se rendre en Italie l’année suivante pour raison de santé. Ils ne se reverront jamais puisqu’il y meurt en 1821, à l’âge de 25 ans, bien avant que son talent ne soit largement reconnu.
Serge Molla
