Coco avant Chanel

Affiche Coco avant Chanel
Réalisé par Anne Fontaine
Pays de production France
Année 2008
Durée
Musique Alexandre Desplat
Genre Biopic
Distributeur Warner Bros. France
Acteurs Alessandro Nivola, Benoît Poelvoorde, Audrey Tautou, Emmanuelle Devos, Marie Gillain
Age légal 7 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 589
Bande annonce (Allociné)

Critique

Paul Morand la comparait à un petit taureau noir. Ceux qui la côtoyèrent à la fin de sa vie décrivent une femme sèche et autoritaire de la petite Gabrielle, abandonnée, avec ses sœurs, dans un orphelinat de province, à la légendaire styliste au tailleur gansé de la rue Cambon à Paris, la destinée incroyable de Coco Chanel a inspiré écrivains et cinéastes. Deux films sortent coup sur coup cette année sur la couturière qui a révolutionné la mode et libéré les femmes des carcans vestimentaires et leur a fait porter avec décontraction pantalon, marinière et canotier. Si le réalisateur Jan Kounen a choisi de retracer la vie de celle qui se faisait appeler Mademoiselle dans COCO ET IGOR STRAVINSKY, la réalisatrice Anne Fontaine, elle, s’est attachée, dans COCO AVANT CHANEL, aux années de jeunesse et d’apprentissage qui ont formé la «femme qui pleurait les yeux secs», à l’aube d’une ascension obstinée qui la conduira à la gloire.

Anne Fontaine décrit ces années où la jeune orpheline veut échapper à son destin de cousette puis de demi-mondaine entretenue et rêve de music-hall, de théâtre et de gloire. Ces années où, avec une orgueilleuse détermination, une sacrée dose de volonté, de travail et d’audace, celle qu’on appelle Coco se construit une vie de femme libre, à la tête d’une immense entreprise. Audrey Tautou prête ses grands yeux noirs à Coco Chanel. Elle promène distraitement sa jolie silhouette longiligne dans de somptueux décors d’époque, sans véritablement émouvoir ni convaincre en femme rebelle, en train de se forger un caractère de chien. Trublion rustre et complexe, Benoît Poelvoorde apporte au personnage d’Etienne Balsan, riche éleveur de chevaux et noceur invétéré, une profondeur qui manque singulièrement par ailleurs au film d’Anne Fontaine. On reste à la surface des images lisses, on feuillette cette tranche de vie comme une revue sur papier glacé et l’on s’ennuie comme Coco dans les grandes fêtes débridées que donne son amant. Quand apparaît Boy (Alessandro Nivola) et que son charme anglo-saxon parvient à faire chavirer la jeune femme, on se dit que tout va devenir palpitant, mais non! Alors on s’endort un peu.