Critique
Rosita (Rosa Elena Carvajal), personnage central de ce surprenant documentaire, est une vieille dame qui habite Mexico, à l’angle des rues Shakespeare et Victor-Hugo. Elle raconte qu’elle a hébergé, dans les années 80 et pendant sept ans, un mystérieux locataire, Jorge Rios.
Un homme séduisant, d’une trentaine d’années, musicien doué et peintre assez génial, qui a profondément intrigué Rosita.
La réalisatrice de ce documentaire, Yulene Olaizola, est la petite-fille de Rosa. Son film s’en va débusquant - à travers les récits de sa grand-mère, par les peintures et les photos retrouvées, par des enregistrements sonores aussi - le portrait ambigu d’un homme désormais absent et dont on découvrira peu à peu les déviances et la tragédie personnelle. Se frayant ainsi un chemin subtil dans la mélancolie et les souvenirs, INTIMIDADES DE SHAKESPEARE Y VICTOR HUGO s’apparente parfois à une intrigue policière et finit par émouvoir.
Antoine Rochat