Critique
Dans une île pittoresque de la mer Tyrrhénienne, au large de Naples, une étrange coutume tient en haleine les jeunes hommes du village. Lorsqu’une fille fête ses 18 ans, chaque garçon est invité à offrir un cadeau pour obtenir un rendez-vous avec elle. A la nuance près que le cadeau n’est pas pour la fille mais pour son père, lequel décide alors quel garçon aura le privilège d’obtenir ce rendez-vous. Lorsque le regard de Marcello (Francesco Mistichelli), fils de pêcheur, croise celui de la ravissante Elena (Elena Cucci), la fille du maire revenue au pays pour ses 18 ans, on sait que le jeune garçon va faire l’impossible pour être l’heureux élu. Mais le choix du cadeau qu’il se propose d’offrir ne va pas lui simplifier la tâche et va surtout mettre le village sens dessus dessous.
Toute la poésie et le charme de cette délicieuse comédie romantique tient à l’équilibre que le réalisateur a su maîtriser entre les images pittoresques du village, des dialogues autant poétiques qu’empreints d’humour et un accompagnement musical parfaitement adéquat. «J’ai compris l’histoire de Marcello comme une chance de raconter une fable intemporelle, persuadé que les belles fables sont toujours d’actualité. Celle-ci raconte comment un monde enchanteur peut cacher une société malade du secret. Mais comme toutes les fables qui se respectent, elle nous offre l’espoir d’un monde meilleur.»
Déjà réalisateur en 2001 d’un magnifique mélo saupoudré de drôlerie, AZZURRO, Denis Rabaglia confirme avec ce film tout son talent de conteur. Et lorsqu’on retrouve Marcello contraint à faire du troc avec tout le village et que commence alors une course frénétique dont les rebondissements vont conduire les villageois à une étonnante réconciliation, on se dit que Rabaglia nous offre là une véritable bouffée de bonheur.
Georges Blanc
