Du bruit dans la tête

A l’occasion des Journées cinématographiques de Soleure, le cinéma suisse est, une fois de plus, remis en question. Nicolas Bideau le souhaite à la fois de qualité et populaire. Le dernier film de Vincent Pluss - projeté en ouverture à Soleure - ne nous semble pas répondre à ce souhait. Une fois de plus, nos cinéastes romands se perdent dans des portraits à la limite de la psychanalyse. Et de surcroît avec un besoin de jouer à l’original. Même pour un Genevois, il n’est pas facile de faire du Tanner.

Le scénario est mal ficelé. Vincent Pluss déclare: «J’aime inventer des histoires en respectant le réel, à la fois dans sa simplicité narrative et dans sa complexité humaine.» On prend note de ses louables intentions. Mais tout cela ne fait pas un film. Le portrait de quelques paumés qui se traînent au long des jours ne suffit ni à capter l’attention ni à analyser un phénomène de société. Et tout cela avec une caméra sans cesse en mouvement qui épuise le spectateur autant qu’elle brouille les pistes de réflexion. Le travail collectif et l’improvisation sont dignes d’intérêt mais sont aussi des facteurs de risques importants.

Dommage. Sans jeu de mot facile, Vincent Pluss pourrait faire plus. Il en a les moyens.