No more smoke signals

Affiche No more smoke signals
Réalisé par Fanny Bräuning
Pays de production Suisse
Année 2008
Genre Documentaire
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 7 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 578

Critique

Au milieu du paysage magnifique et aride de Pine Ridge, dans l’Etat du Dakota, quelques Sioux gèrent une station radio très modeste qui tente de faire le lien entre les membres de cette tribu. C’est que les temps sont durs: après l’histoire lourde qui a conduit à des massacres et à la triste réalité des réserves, les Sioux - mais il en va de même pour d’autres tribus - peinent à trouver leur place, d’autant plus que le «Bureau des affaires indiennes» semble bien peu se préoccuper d’eux. C’est donc à partir des responsables de la petite station que la réalisatrice multiplie les rencontres et les allusions à l’histoire.

Les images sont belles, les témoignages touchants, voire pathétiques. Ainsi lorsqu’un premier festival de musique indienne s’organise localement, mêlant les mélopées traditionnelles au rap indien, ils sont bien peu à le soutenir; de même on s’interroge sur le sens et l’impact de la chevauchée-souvenir au champ de bataille de Wounded Knee, rappelant le massacre de plus de trois cents Sioux. Et que dire de la campagne d’évangélisation menée dans la réserve par une communauté évangélique, si ce n’est qu’on a la triste impression que le respect d’autrui n’est toujours pas à l’ordre du jour?

La réalisatrice bâloise attire ainsi l’attention sur un peuple menacé, mais son documentaire fournit hélas bien peu d’informations objectives sur l’importance de ladite station de radio, sur le nombre de Sioux vivant dans cette réserve ou sur les liens les unissant à d’autres tribus. Et puis, quand bien même les troubles des années 70 sont évoqués à plusieurs reprises, aucune image d’archives ne vient réveiller la mémoire collective. Enfin, si les propos réalistes et engagés et le chant du poète John Trudell sont marquants, le dernier mot revient peut-être à Derrick Janis qui dit simplement: «Autrefois, j’aurais été un guerrier à cheval. Aujourd’hui, je suis un D.J. sur une colline.» Tragique.

Serge Molla