Critique
Elle a choisi de faire carrière dans le journalisme par admiration pour son père, éminent professeur de Lettres. Sa vie va s'orienter différemment au moment où ce dernier lui enjoint de revenir à la maison pour s'occuper de sa mère atteinte d'un cancer. Commencent alors le long apprentissage d'une existence nouvelle ainsi que la lente mais salutaire évolution des rapports entre mère et fille. Après des années d'hostilité feutrée et d'incompréhension mutuelle, l'approche de la mort noue une connivence inespérée entre les deux femmes que tout opposait.
De ce scénario propre à engendrer le pire des mélos, le réalisateur réussit au contraire à nous laisser une oeuvre empreinte toute de sensibilité et d'émotion contenue. L'histoire, pour banale qu'elle soit, est racontée en images fortes, le dialogue est juste, les personnages sont attachants, l'évolution tant de la maladie que des sentiments est parfaitement rendue. Dans le rôle de la mère, Meryl Streep parvient à donner à son personnage une densité et une émotion que l'on n'est pas près d'oublier. Tout au plus peut-on regretter l'accumulation des thèmes traités. De la relation affective entre père et fille aux rapports difficiles entre fille et mère, de l'ambition carriériste d'une jeune au drame d'une fin de vie, tout cela est parfois lourd à assimiler. Par les situations qu'elle présente, par les questions qu'elle pose, et celle de l'euthanasie n'est pas des moindres, cette oeuvre n'est cependant pas de celles qui nous laissent indifférents.
Georges Blanc
