Monde de Narnia (Le): chapitre 2 - Le Prince Caspian

Affiche Monde de Narnia (Le): chapitre 2 - Le Prince Caspian
Réalisé par Andrew Adamson
Pays de production U.S.A., Pologne, Slovénie, République tchèque
Année 2008
Durée
Musique Harry Gregson-Williams
Genre Fantastique, Aventure
Distributeur Walt Disney Studios Motion Pictures France
Acteurs Ben Barnes, Georgie Henley, Skandar Keynes, William Moseley, Anna Popplewell
N° cinéfeuilles 572
Bande annonce (Allociné)

Critique

Un an s’est écoulé depuis la fin de LE MONDE DE NARNIA (Le Lion, la Sorcière blanche et l’Armoire magique, pour reprendre le titre original du livre).

On retrouve les quatre enfants Pevensie, Lucy (Georgie Henley), Edmund (Skandar Keynes), Susan (Anna Popplewell) et Peter (William Moseley) dans le Londres du blitz alors qu’ils se rendent à leurs écoles respectives pour une nouvelle année scolaire. Mais, tout à coup, ils sont happés et se retrouvent dans une île qu’ils n’ont jamais vue auparavant. En l’explorant, ils découvrent le palais où ils étaient rois et reines autrefois. Le temps passe en effet beaucoup plus vite à Narnia que dans le monde réel. Ils apprennent alors ce qui est survenu pendant leur absence: Narnia a été «civilisé», la magie a presque disparu, la plupart des animaux ne parlent plus. Mais quelques nains et quelques animaux parlants vivent cachés. Pour remettre les choses dans l’ordre, il faudrait rendre au prince Caspian (Ben Barnes) le trône qui lui a été usurpé par son oncle le roi Miraz (Sergio Castellitto).

Petit rappel: le premier film, sorti en décembre 2005, a réuni plus de 100 millions de spectateurs et rapporté plus de 745 millions de dollars (en France, où l’œuvre romanesque de C. S. Lewis est moins connue, 5,6 millions de spectateurs et plus d’un million de DVD vendus. Le chapitre 2 associe prises de vue réelles et images de synthèse, les premières dans une proportion plus élevée que dans LE MONDE DE NARNIA, et le même réalisateur, Andrew Adamson (SHREK, SHREK 2) s’est attelé à une tâche cumulant les superlatifs (200 charpentiers, des centaines de costumes, 4’000 casques, 850’000 rivets pour les cottes de mailles...) Courage pour la suite, car on devrait aller jusqu’au chapitre 7!, sans parler de la course contre la montre et le «vieillissement» des acteurs...

A la base de cette superproduction, Walt Disney et Walden Medias. Cette maison affirme vouloir inciter le jeune public à apprendre; elle entend procurer aux familles des programmes qui engagent, éclairent et divertissent et, à cet effet, se met à l’écoute des enseignants, parents, bibliothécaires, dirigeants de communautés, tout en s’inspirant de livres qui célèbrent des valeurs durables. Sa filmographie en atteste: CHARLOTTE’S WEB, MR MAGORIUM’S WONDER EMPORIUM, WATER HORSE, L’ÎLE DE NIM, etc. Walden Medias comptabilise de multiples partenariats on ne peut plus corrects, dont le Haut-Commissariat aux réfugiés, les éclaireuses américaines et les Unions chrétiennes de jeunes gens.

Des confrères critiques dénoncent les aspects chrétiens du MONDE DE NARNIA: c’est un peu comme si l’on reprochait à l’eau de mouiller. En effet, Clive Staples Lewis (1898-1963) fut un athée déclaré avant de se convertir au sein de l’Eglise anglicane; passionné dans son jeune âge par la mythologie nordique et la musique de Wagner, ami de Tolkien, ce prof de Cambridge, spécialiste reconnu de la littérature médiévale anglaise, a ajouté à ses romans pour la jeunesse une dimension spirituelle où le christianisme apparaît en filigrane. Le soussigné y avait été peu sensible lorsque, âgé de 12 ans, il lut LE LION ET LA SORCIERE BLANCHE en Idéal-Bibliothèque...

Est-ce à dire que LE PRINCE CASPIAN, plus déchristianisé, est un film pour enfants? Pas davantage que les HARRY POTTER, quand bien même il est un peu moins effrayant dans ses effets spéciaux et qu’il compte quelques charmants personnages secondaires, notamment une souris qui fait penser au Chat Potté de SHREK. La bande sonore très présente, les voyages dans le temps compliquant la compréhension, ainsi que la longueur du film sont déjà des contre-indications suffisantes.

Daniel Grivel