Critique
Nous sommes en 1941. Pour échapper aux nazis, les habitants d'un village juif de l'Europe de l'Est organisent un faux convoi de déportation. Tel est le point de départ d'une suite de péripéties toutes aussi surprenantes les unes que les autres, et débouchant sur une conclusion d'une intensité émotionnelle peu commune. C'est un pari risqué que d'entretenir la mémoire de la Shoah au travers de l'humour. Roberto Benigni l'a tenté avec le succès que l'on sait en réalisant LA VIE EST BELLE.
Le film de Radu Mihaileanu est de la même veine. La fiction comique qu'il a imaginée est à ce point réussie que l'on finit par oublier totalement la tragédie historique. Et l'on peut à juste titre se demander s'il est bon que ce rêve éveillé occulte ainsi le souvenir. Mais les trois dernières minutes de ce film viennent superbement et dramatiquement nous remettre en face de la réalité.
Ajoutons encore que le trop rare Rufus campe un faux officier nazi avec le talent qu'on lui connaît.
Georges Blanc
