Surveillance

C’est la fille de David Lynch. Elle a écrit un livre à succès, Le journal secret de Laura Palmer, collaboré avec son père sur DUNE et BLUE VELVET, et réalisé un premier long métrage en 1993, BOXING HELENA. A voir son nouvel opus, elle doit être une fervente de Tarantino, tant elle goûte les effets sanguinolents.

SURVEILLANCE, tourné dans les paysages désolés du Saskatchewan (Canada), est une sorte de western policier présentant une série de meurtres à travers le prisme de regards différents. Deux agents du F.B.I. (un couple) arrivent dans un patelin pour enquêter et disposent de trois témoins: un flic impulsif, une droguée en défonce permanente et une fillette de 8 ans. Derrière la façade placide d’un petit bled de province à peine secoué par des meurtres sauvages, on découvre des êtres pervers. Avec la bénédiction implicite d’un shérif pas très futé, deux flics en uniforme fous d’armes à feu «se distraient» à leur manière en tirant dans les pneus de voitures de passage, profitant ensuite de terroriser, d’humilier et de racketter les automobilistes en panne. Jusqu’au jour où ils tombent sur plus tordus qu’eux. Il faudra le regard pur de la fillette pour que les autres soient démasqués.

Démarrant sur les chapeaux de roue, dans une avalanche d’images hachées et de sons stridents, SURVEILLANCE rime avec complaisance et ultraviolence. Tout est corrompu, jusqu’au plus haut niveau des forces de l’ordre: tel est le sentiment qui s’empare du spectateur, qui espère néanmoins que tel n’est pas encore le cas dans le pays se voulant le gendarme de la planète.