Derrière (Le)

"Dans le contexte actuel d'un certain cinéma français de dessous de ceinture et avec un titre comme celui-ci, le pire était à craindre... et l'on n'en est pas loin!

Le thème d'abord. Pensant mieux pénétrer l'univers de son père qu'elle n'a jamais connu et qui se trouve être un conservateur de musée parisien homosexuel notoire, une jeune provinciale va revêtir les atours du gay traditionnel et se faire passer pour son fils.

Ensuite le traitement de ce scénario. Comment la trivialité dont tout ce film est imprégné peut-elle s'accommoder de ""la subtilité de l'écriture, la perfection des dialogues et la finesse du jeu des acteurs"" que relèvent certaines critiques? A part Claude Rich, dont la préciosité colle assez bien au personnage, on se demande ce que la trop rare Marthe Keller est venue faire dans cette galère. Quant à Valérie Lemercier, elle n'est crédible ni dans un sexe, ni dans l'autre!

Enfin l'esprit de cette oeuvrette. La réalisatrice prétend se démarquer de celui de LA CAGE AUX FOLLES. Elle ne le fait que pour mieux retomber dans les clichés habituels. On retrouve le même langage, les mêmes situations équivoques, on se gausse des mêmes quiproquos et des mêmes plaisanteries. Et l'on aimerait bien savoir ce que le milieu concerné en pense.

Ce film connaîtra certainement un très grand succès commercial. Il n'empêche que nous le considérons comme un échec cinématographique, probablement dû au fait que le comique verbal de Valérie Lemercier, hautement appréciable au demeurant, passe difficilement la rampe visuelle.

Et l'on souhaite vivement à cette auteur-réalisatrice-actrice de revenir à ses premières amours et aux nôtres.