Serbis

Affiche Serbis
Réalisé par Brillante Mendoza
Pays de production Philippines
Année 2008
Durée
Musique Gian Gianan
Genre Comédie dramatique
Distributeur Equation
Acteurs Gina Pareño, Jaclyn Jose, Julio Diaz, Coco Martin, Kristofer King
N° cinéfeuilles 570
Bande annonce (Allociné)

Critique

Serbis, en philippin, signifie service. Et des services, la famille Pineda en rend dans son vieux cinéma «Family», qui lui sert de résidence, de restaurant et de local où sont projetés des films porno des années 70. La salle obscure tient surtout lieu de repaire propice aux ébats de jeunes et de moins jeunes qui, tous sexes confondus, tente de démêler le mien du sien.

Sur ce multiplex d’un autre genre règne une matriarche intraitable, Nanay Flor, qui mène son petit monde à la baguette: sa fille Nayda, qui essaie de dresser ses enfants dans ce milieu singulier; sa fille adoptive et son beau-fils, vendeurs de billets et de confiserie; ses neveux, affichiste et projectionniste. Nanay n’est cependant pas exempte de problèmes: outre les difficultés économiques, relationnelles et sexuelles de sa famille et de ses clients, elle essaie de faire condamner son ancien compagnon pour bigamie.

Un mioche traverse ce film méphitique. Pas si innocent que ça, le petit-fils binoclard et déluré ne perd pas une miette du grand cirque sur fond de statues saint-sulpiciennes, reluquant une grande sœur en train de se faire une beauté, dénonçant les voleurs à l’astuce. On se demande ce qu’il deviendra, grandissant dans un environnement de sanie, de toilettes bouchées, de graillon, de turpitudes, le tout submergé par le vacarme infernal de la rue. Le spectateur sort de la salle lessivé par les mouvements frénétiques de la caméra à l’épaule et par l’enregistrement du son en direct.

Daniel Grivel