Critique
Liberia. Des enfants-soldats font irruption dans un village, la violence est à son comble. En suivant l’un d’eux, surnommé Johnny Mad Dog, cette réalisation fait ressentir l’horreur. Le cri et le hurlement remplacent la parole, le meurtre évince la négociation, le viol tient lieu de relation: l’humain se délite sous les yeux du spectateur. Johnny croisera sur sa route incandescente une jeune fille qui, après la mort de son père, recherche désespérément son petit frère. Puis vient le temps où s’achève la guérilla, la période où les rêves s’évanouissent et où l’enfant-soldat doit enfin devenir adulte. Mais comment, et lequel? Filmée avec précision et efficacité, cette fiction extrêmement violente frise l’insupportable, alors que ce qu’elle montre est pourtant certainement en deçà d’un documentaire. Important, mais âmes sensibles s’abstenir.
Serge Molla