Ils mourront tous sauf moi

Dans un lycée d’une banlieue de Moscou, on prépare une soirée dansante. Ce sera la première de leur vie pour trois collégiennes - sympathiques, mais un peu gourdes - d’une quinzaine d’années. Les préparatifs de la fête seront émaillés, durant toute une semaine, de divers incidents: l’une des trois copines insulte son professeur et quitte la classe, au risque d’entraîner l’annulation de la soirée. D’autres lycéennes se rebellent contre leurs parents, leurs profs et, finalement, les unes contre les autres. Lorsque le bal sera terminé, les trois copines ne seront plus amies, mais elles ne seront plus non plus celles qu’elles étaient une semaine plus tôt.

Si les premières scènes du film sont légères et amusantes, le ton change assez vite et le scénario bifurque en direction d’une description moins gaie. Une certaine noirceur, une forme de tristesse se font sentir, les sentiments deviennent ambigus, les comportements de chacun - y compris ceux des parents - apparaissent de plus en plus discutables.

ILS MOURRONT TOUS SAUF MOI vaut mieux qu’un énième portrait d’adolescents (même venant de l’Est). La jeune cinéaste russe Valeria Gaï Guermanika nourrit son film d’un bouillonnement constant, tout en contrôlant bien la situation, et sans perdre de vue ses personnages. Son écriture cinématographique relève de la spontanéité, de l’urgence, de la tension violente aussi. De longs plans en mouvement alternent avec des séquences plus calmes, plus courtes. Cette chronique de la Russie quotidienne est bien construite, la direction des (jeunes) acteurs parfaitement maîtrisée: un premier film - la cinéaste n’a que 24 ans - qui augure bien de l’avenir.