Critique
Dès les premières images de cette chronique mélancolique consacrée à un vieux Kazahk aveugle, on est surpris: images de paysages désertiques, pellicule sépia, esthétique un peu rétro, LE JOURNAL DU CHEMINOT ne rappelle guère le cinéma d’aujourd’hui.
Le vieux cheminot, à défaut de voir, sait écouter: il peut, en marchant et en sautillant sur les traverses de bois de la voie ferrée, en évaluer l’état général. Son fils, ingénieur des chemins de fer, est persuadé qu’il est plus fiable que les instruments de mesure les plus modernes. Mais l’avenir ne lui appartient plus: la modernité le contraindra à réduire son père à l’inactivité ou, au mieux, à aller faucher les champs de roseaux, attaché à une corde pour ne pas se perdre…
Ce film kazakh est une œuvre malheureusement trop retenue, à l’image d’une prestation assez terne de tous les protagonistes. On aurait souhaité des rapports entre les générations mieux marqués. Si les trains roulent bien, le film, lui, a vraiment de la peine à démarrer.
Antoine Rochat
