Phoenix Arizona

Affiche Phoenix Arizona
Réalisé par Chris Eyre
Pays de production U.S.A.
Année 1998
Durée
Musique BC Smith
Genre Comédie dramatique
Distributeur Mars Distribution
Acteurs Tantoo Cardinal, Gary Farmer, Adam Beach, Evan Adams, Irene Bedard
N° cinéfeuilles 370
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Cette petite production indépendante mérite toute notre attention et cela pour plusieurs raisons. C'est d'abord le premier film d'un jeune réalisateur qui fait preuve d'intelligence et de sensibilité et dont il faudra suivre la trace. C'est ensuite une oeuvre écrite, réalisée et co-produite par des Indiens d'Amérique. C'est surtout une approche par l'intérieur d'une culture que les occidentaux ont tenté d'éradiquer.

Un matin d'été, Arnold prend sa camionnette jaune et quitte la ""Réserve d'Indiens d'Idaho"" laissant sa femme et son fils Victor de douze ans pour ne plus revenir. Dix ans plus tard, ce dernier apprend la mort de son père qui vivait dans une caravane à Phoenix dans l'Arizona. Avec un copain, il entreprend le voyage et revient avec les cendres qu'il dispersera dans la rivière. Suzy, une jeune indienne, avait recueilli les confidences d'Arnold qui aurait voulu revenir au pays et se faire pardonner par son fils.

Chris Eyre, en collaboration avec l'auteur d'un recueil de nouvelles dont s'inspire le film, aborde le thème du retour à la maison et des racines. Ce sont des valeurs fondamentales pour les Indiens. Il parle aussi du pardon: ""Comment pouvons-nous pardonner à nos pères... de nous avoir laissés lorsque nous étions enfants?..., de nous avoir effrayés par des colères inattendues?..., leur faisons-nous l'aveu de ce pardon ou le taisons-nous?""

Au-delà de ces réflexions importantes, PHOENIX ARIZONA nous permet de vivre le quotidien d'une tribu indienne contemporaine. La pauvreté, l'éclatement des cellules familiales, l'alcoolisme apparaissent un peu comme l'héritage de la civilisation américaine. Mais jamais ni la dignité ni l'espoir ne s'effacent. C'est une bonne leçon. C'est aussi un retour après les décennies passées où le cinéma américain avait donné des Indiens l'image féroce des chasseurs de scalps.

Un petit film par ses moyens, mais une oeuvre qu'il faut aller voir."

Maurice Terrail