Rey de San Gregorio (El)

Alfonso Gazitúa Gaete est marqué par les conditions sociales rudes des siens au Chili. Alors qu’il travaillait comme volontaire auprès d’un groupe de personnes handicapées, il avait été touché par l’histoire d’amour de l’un d’entre eux. Il en a fait l’inspiration directe de son premier film.

Fin du marché hebdomadaire à San Gregorio. Les pauvres ramassent quelques fruits ou légumes défraîchis qui jonchent le sol avant le passage du camion de la voirie. Pedro (Pedro Vargas), la trentaine, handicapé de naissance, trouve sur une feuille de salade flétrie une petite barrette dorée en forme de papillon. Il la ramasse: un présent inattendu pour Cati (Maria José Pargas), sa princesse comme il l’appelle, jeune fille handicapée elle aussi, dont il est amoureux. Pedro passe ses journées dans une sorte d’atelier protégé et ses nuits chez sa mère. Il est quelqu’un d’enthousiaste, toujours prêt à rendre service, apprécié de tous dans le village, un roi au grand cœur. Son histoire d’amour va se heurter à la rationalité des familles. Pourtant Pedro, va continuer à se battre pour sa princesse.

«Seules les histoires imprégnées d’humanité, de réalisme, de vérité et qui parlent d’amour m’intéressent. L’amour est mon leitmotiv», dit le réalisateur. Il fait jouer des non-professionnels, et Pedro joue son propre rôle. A mi-chemin entre le documentaire et la fiction, le film touche par le ton à la fois sincère et vrai, tantôt joyeux, léger, tantôt grave, mais toujours porteur d’espérance. Pas d’apitoiement. Un instant de tendresse, un sourire, un jardin fleuri, une brise légère dans les cheveux… Ici, l’amour du roi pour sa princesse a la légèreté d’un papillon... Alfonso Gazitúa Gaete leur dédie un conte plein d’humanité.