Guerre selon Charlie Wilson (La)

Affiche Guerre selon Charlie Wilson (La)
Réalisé par Mike Nichols
Pays de production U.S.A.
Année 2007
Durée
Musique James Newton Howard
Genre Drame, Biopic
Distributeur Paramount Pictures France
Acteurs Julia Roberts, Tom Hanks, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams, Emily Blunt
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 561
Bande annonce (Allociné)

Critique

Depuis QUI A PEUR DE VIRGINIA WOOLF (1966) et LE LAUREAT (1967), la filmographie de Mike Nichols s’est considérablement enrichie et a valu au cinéaste né en 1931 abondance de distinctions prestigieuses. Avec son nouvel opus, il met dans le mille, l’actualité le prouve.

Le scénariste Aaron Sorkin (DES HOMMES D’HONNEUR, LE PRESIDENT ET MISS WADE) s’est inspiré d’une histoire vraie contée par George Crile, grand reporter qui a notamment travaillé pour le fameux show «60 minutes», et mettant en scène un député texan au Congrès, Charlie Wilson (Tom Hanks). Au début des années 80, cet animal politique était surtout connu pour ses frasques, ses foires, ses séduisantes assistantes. Mais, contrairement à un actuel président en fin de course, il avait du flair et connaissait bien la scène internationale, plus particulièrement le Proche et le Moyen-Orient.

Complice de ses noces et amante occasionnelle, la superbe et millionnaire texane Joanne Herring (Julia Roberts), forcément - et forcenément - anticommuniste, révulsée par le combat inégal opposant les Afghans aux Soviétiques. Avant d’inviter Mohammed Zia ul-Haq, président du Pakistan (exécuteur présumé du père de Benazir Bhutto), à un gala de bienfaisance, elle lui envoie Charlie Wilson. La rencontre est orageuse, les chefs militaires se plaignent d’être mal armés face aux envahisseurs suréquipés. Un crochet par un camp de réfugiés afghans à Peshawar, avec des familles décimées et moult victimes mutilées par les mines antipersonnel, achève de convaincre le sénateur que les Etats-Unis doivent venir en aide aux Moudjahidin.

De retour au pays, Charlie Wilson commence à tisser patiemment sa toile. Membre de la commission de défense du Sénat, il entre en contact avec un agent de la CIA sous-estimé par ses supérieurs, Gust Avrakotos (Philip Seymour Hoffman, révélé par CAPOTE) et, avec lui, parvient à faire passer l’aide annuelle de 5 millions de dollars à 1 milliard. Il fallait bien cela pour venir à bout des hélicoptères blindés contre lesquels les résistants (ne parlons pas de rebelles, ce qui aurait fait de nous des alliés objectifs des envahisseurs...) ne disposant que de vieux fusils Enfield utilisés pendant la Première Guerre mondiale. L’opération fut un succès mais, à la fin, comme l’a dit Charlie Wilson, «nous avons merdé». Pour la suite, reportez-vous à votre quotidien préféré.

Le film de Mike Nichols est un bon exemple d’infotainment (divertissement informatif): il apporte beaucoup d’informations intéressantes dans un contexte plaisant: acteurs chevronnés, dialogues piquants, réalisation bien enlevée. Il pointe par ailleurs le doigt sur une région dont le rôle peut être décisif dans un avenir proche: on n’a pas fini de parler des talibans, et le Pakistan possède des missiles potentiellement capables d’atteindre Israël.

Daniel Grivel