Critique
Troisième long métrage (AIME TON PERE, LES ANGES), ce film raconte une journée de trois personnages, une journée comme aucune autre.
Cinq heures et demie du matin, Serge, journaliste à la radio, heurte quelqu’un avec sa voiture en se rendant au travail. Il s’arrête, ne voit personne, poursuit sa route. Le stress, la mauvaise conscience vont le mordre toute la journée. Sauf à l’heure de midi où sa maîtresse le rejoint. Cependant, le soir, il se rendra au commissariat de police. Parallèlement, à 8 h, Pietra, son épouse, prend le petit déjeuner avec Vlad, leur jeune fils, qui essaie d’attirer l’attention de manière inquiétante. En milieu de journée, découvrant l’infidélité de son mari, elle va faire ses valises et se rend à l’aéroport. Vlad, 8 ans, tombe amoureux d’une petite copine de classe, la fille de la maîtresse de son père. Après l’école, il attend vainement sa mère…
Le scénario obéit à un principe peu usuel: le réalisateur donne à voir et revoir des instants et des faits dans les différents points de vue. Les événements de la journée de chacun des membres de cette famille sont relatés, revisités dans la subjectivité de chacun, s’entrecroisent.
Du factuel certes, mais qui nous laisse dans le flou quant aux êtres eux-mêmes. La journée est déconnectée d’hier et de demain. Pour les trois personnages, elle est simplement une journée de faillite, de désarroi. Et cela ne nous touche pas! C’est que le récit est fragmenté, partiel, voire superficiel, malgré la volonté de montrer diverses facettes. Ces personnages n’ont finalement pas d’histoire pour nous. Comme si l’addition des plans suffisait à cerner la psychologie des protagonistes.
(Le film a obtenu le Prix de la mise en scène au Festival de Montréal.)
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