Critique
Bardé de cautions prestigieuses, voici un documentaire très fabriqué par un maître en la matière et en films publicitaires (notamment pour Mac-Do et la Police nationale française). L’idée est de montrer des femmes enceintes proches de leur délivrance (coïncidant avec l’éclipse totale de soleil du 29 mars 2006).
Le film se distingue par un montage acrobatique aboutissant à un patchwork sur papier glacé. Quelques miséreuses mises à part (Indienne, Targuie, Massaï), on rencontre des Mexicaines friquées se préparant à accoucher dans un bassin occupé par des dauphins, une Québécoise baba cool adepte de la «naissance naturelle», une Japonaise partisane des méthodes anciennes.
Au-delà d’images symboliques pesantes et d’une musique gonflante, la pointe du message est la suivante: le vrai danger, c’est l’hôpital; le protocole des hôpitaux déshumanise la naissance.
Finalement, la doctrine du documentaire, c’est qu’il faut faire en sorte que la venue au monde d’un bébé soit comme une glissade en douceur - alors que le passage du ventre maternel au monde extérieur est un choc. Le cocooning protégeant les «adulescents» jusqu’à la trentaine remonte aux premières heures de la vie. Bienvenue à une génération ultrapréservée!
Daniel Grivel
