Critique
Pour des vacances, une équipe d’adultes se retrouvent chez la très riche tante Camilla Tressillian. Il y a là le neveu, sa première et sa seconde femme, des amis, domestiques et femme de chambre. Jalousie, suspicion, haine sont au rendez-vous de quelques jours où la convivialité n’est qu’apparente. La réunion de famille tourne au drame suite à la mort (qui paraît accidentelle) de l’invité d’un soir, un procureur à la retraite, et surtout de l’assassinat de ladite tante. Serait-ce que tout converge vers «l’heure zéro» où un crime peut alors s’exécuter dans ses moindres détails?
Si la mécanique des romans d’Agatha Christie, dont Pascal Thomas avait déjà adapté MON PETIT DOIGT M’A DIT, est bien huilée, elle confine peu à la mise en abîme des sentiments ou des haines susceptibles d’habiter tel ou tel. Cela a pour conséquence que le moindre élément narratif ou visuel est davantage au service de la démonstration d’un infaillible raisonnement que de l’instauration d’un lourd climat mortifère. Avec grande habileté, les soupçons glisseront d’un personnage à un autre, tandis que le commissaire assemblera scrupuleusement les pièces du puzzle et hésitera quant à la place de l’une ou de l’autre.
Tourné en Bretagne, dans un lieu où le décor est parlant, le film aurait gagné à être moins bavard, d’autant plus que les dialogues sonnent creux et que les acteurs sont loin d’être convaincants. Au fond, ce film est désuet, comme peut-être le roman, mais sans le charme de la célèbre romancière.
Serge Molla