Critique
«Juste pour information, nous avons honte que le président des Etats-Unis soit originaire du Texas.» C’est sur cette phrase que la chanteuse du groupe de musique country The Dixie Chicks (quasi inconnu ici) ouvre leur concert à Londres en 2003. Le lendemain, les Etats-Unis envahissent l’Irak. Ce documentaire - dont le titre reprend celui d’un best-seller écrit par une animatrice vilipendant ouvertement ce groupe et d’autres sous prétexte qu’ils se servent de leurs tournées et apparitions comme d’une tribune politique - suit la façon dont ce trio va affronter la tourmente dans laquelle les précipitent ces propos de scène.
Une radio locale, proche des milieux conservateurs, invite au boycott des concerts, demande et obtient (!) que leurs chansons ne soient plus diffusées. De nombreux concerts sont annulés et des menaces sont proférées. Devant cette sorte d’hystérie collective, on aurait pu imaginer que cet excellent groupe texan implose vu la pression exercée contre la fauteuse de troubles, mais solidaires, les trois chanteuses font face et se retrouvent même aujourd’hui à avoir le soutien de certains de leurs détracteurs (contraints de racheter les CD qu’ils avaient détruits!...) Il faut dire qu’entre-temps l’armée étasunienne s’est enlisée en Irak. L’anecdote qui sert de fil conducteur au film serait beaucoup plus intéressante si elle avait servi à révéler la situation sociale et politique aux Etats-Unis, alors que, malgré quelques rapides allusions, on ne fait que suivre ces trois femmes résistantes. Un peu court!
Serge Molla
