Maison (La)

Affiche Maison (La)
Réalisé par Manuel Poirier
Pays de production France
Année 2012
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Les Films du Losange
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 552
Bande annonce (Allociné)

Critique

Manuel Poirier a toujours décrit des personnages qui - au prix d’une expérience de liberté douloureuse - s’efforcent de tenir le coup, malmenés qu’ils sont par les vicissitudes de leurs existences, comme dans WESTERN (1997), par le biais d’un road movie et d’un couple claudiquant et sympathique, ou comme dans LES FEMMES ET LES ENFANTS D’ABORD (2001), à travers la chronique quotidienne de trois familles bretonnes.

Description de deux solitudes, CHEMINS DE TRAVERSE, en 2004, marquait déjà un peu le pas: on ne retrouvait plus ce qu’il y avait de riche et de régénérateur dans les deux films précédents. Avec LA MAISON, on reste dans le même registre: rupture conjugale, nostalgie de l’enfance, recherche d’affection, la tonalité est plutôt morose et l’écriture du film - Manuel Poirier aime étirer le temps et user de longs plans-séquences - ne dynamise guère le récit.

LA MAISON peut se lire à plusieurs niveaux. Celui de Malo (Sergi Lopez), père de trois jeunes enfants, en instance de divorce, qui découvre par hasard avec un ami une vieille maison sur le point d’être vendue aux enchères. Ou celui des deux jeunes sœurs qui sont les propriétaires endettées de cet immeuble, Chloé et Laura, toutes deux fortement attachées aux lieux et aux souvenirs de leur enfance. Ou encore celui de la lettre d’une petite fille, trouvée fortuitement par Malo… Toutes ces histoires vont s’entrecroiser: enfance, rapports familiaux, souvenirs. LA MAISON se présente comme une revisitation du passé, chacun tentant d’y retrouver ses repères affectifs personnels. La vente de la maison obligera sans doute chacun à faire un pas en avant et à porter ses regards vers l’avenir.

L’intrigue de LA MAISON est trop ténue et le film s’appuie sur trop peu de choses pour véritablement convaincre. Reste la tendresse avec laquelle Poirier filme - comme toujours - ses personnages, en limitant au maximum les dialogues, en s’attachant aux petits riens de leurs vies, aux non-dits, aux gestes délicats. Il y a quelques séquences privilégiées dans LA MAISON, mais elles ne sont pas assez nombreuses pour que le film puisse trouver son élan et vraiment démarrer.

Antoine Rochat