Fils de l'épicier (Le)

Affiche Fils de l'épicier (Le)
Réalisé par Eric Guirado
Pays de production France
Année 2007
Durée
Musique Christophe Boutin
Genre Comédie, Drame
Distributeur Les Films du Losange
Acteurs Stéphan Guérin-Tillié, Daniel Duval, Nicolas Cazalé, Clotilde Hesme, Jeanne Goupil
N° cinéfeuilles 552
Bande annonce (Allociné)

Critique

La sensibilité paysanne d’Eric Guirado, sa compréhension des petites gens avaient été remarquées dans QUAND TU DESCENDRAS DU CIEL (2003), dont le héros est un agriculteur qui cherche du travail en ville pour sauver son exploitation. Avec LE FILS DE L’EPICIER, le trajet se fait en sens inverse. Antoine (Nicolas Cazalé) vit à Paris depuis qu’il a quitté sa famille qu’il ne supportait plus. Il habite un appartement misérable, ne garde pas ses emplois et promène une mine bougonne. Mais la maladie de son père (Daniel Duval) le prend par la main pour le ramener au pays, dans la Drôme, aider sa mère (Jeanne Goupil) à l’épicerie familiale. Accompagné de son amie Claire (Clotilde Hesme), il prend le camion d’alimentation et part chaque jour faire sa tournée de vente dans les villages.

Soutenu par des acteurs qui comprennent bien leur rôle, le réalisateur éclaire la vie oubliée des confins campagnards, celle des personnes reliées à la région par la seule venue du camion-épicerie. Pour l’enfant prodigue, c’est la découverte progressive de cette vie, le rejet d’abord, puis les picotements et les doutes d’une sensibilité naissante, et enfin, l’éveil à une vraie richesse, l’amitié, la nature, la grande simplicité des choses. «C’est le reflet de mon expérience documentaire dans le sud de la France, explique Eric Guirado. Les habitants qu’on voit dans le film tentent de demeurer dans leur village le plus longtemps possible, par goût, par fierté.» C’est leur isolement qui l’a touché, dit-il. Comme ils réussissent à toucher Antoine, symbole d’une jeunesse désemparée, sans désir, sans ambition, qui prend conscience d’une profondeur de l’existence dans le simple fait de rencontrer cette solitude, de l’écouter.

Certes, tout cela est très prévisible. Qui plus est, le sujet se dilue vainement entre les disputes de la famille, la caricature d’un père qui refuse sa maladie, les amours d’Antoine. Mais l’histoire est attachante et touche, avec raison, à des questions que l’on n’aime plus trop poser aujourd’hui.

Geneviève Praplan