Courte Vie de José Antonio Gutierrez (La)

Affiche Courte Vie de José Antonio Gutierrez (La)
Réalisé par Heidi Specogna
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 551

Critique

"Si le président Bush n'avait pas déclaré la guerre à l'Irak, personne, jamais, n'aurait entendu parler de José Antonio Gutierrez. Aujourd'hui, grâce à lui, les immigrants qui s'engagent volontairement dans l'armée américaine obtiennent automatiquement la nationalité étasunienne. José Antonio, lui, ne l'a reçue que dans son cercueil: il est le premier soldat ""américain"" tombé en Irak. Il avait 23 ans et faisait partie des 32'000 immigrés venus se battre sous les couleurs d'une patrie qui n'était pas la leur, dans l'espoir d'obtenir la fameuse ""carte verte"".

Rien (ou tout?) ne prédestinait José Antonio Gutierrez à finir sa vie dans les Marines. Enfant de la rue pendant la longue guerre du Guatemala, il a grandi avec le désir de devenir architecte et de dessiner sa propre maison. A l'adolescence, il est pris comme tant d'autres par le désir d'émigrer et s'enfuit aux Etats-Unis. L'armée lui promet sa ""carte verte"" s'il s'engage dans ses rangs. Il se retrouve en Irak où il tombe sous les balles de sa propre troupe: simple erreur (""dommage collatéral"", comme on dit), due à la panique...

Heidi Specogna s'attache à ce destin tragique par une mise en scène vivante, fondée sur des témoignages et la vie de personnes d'aujourd'hui. Son portrait de José Antonio est aussi celui de tous les enfants des rues de Guatemala-City, sa migration celle de tant d'autres migrants. Tant et si bien qu'elle s'y perd un peu, parfois. Mais elle donne aussi à entendre le témoignage bouleversant de deux Marines qui accompagnaient le Guatémaltèque. La retenue, la pudeur de ces deux hommes est remarquable. Ils donnent un visage tragique à une réalité absurde: Combien de soldats et de civils seront-ils morts à cause de l'impréparation de l'armée et des mensonges du gouvernement étasunien?

LA COURTE VIE DE JOSE ANTONIO GUTIERREZ a été sacré meilleur documentaire au Prix du cinéma suisse 2007."

Geneviève Praplan