Toilettes du pape (Les)

Affiche Toilettes du pape (Les)
Réalisé par Enrique Fernandes, Cesar Charlone
Pays de production Uruguay, France, Brésil
Année 2007
Durée
Musique Lucianno Supervielle, Gabriel Casacuberta
Genre Comédie dramatique
Distributeur Pierre Grise Distribution
Acteurs César Troncoso, Virginia Ruíz, Virginia Méndez, Mario Silva, José Arce
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 548
Bande annonce (Allociné)

Critique

En mai 1988, Jean Paul II s'arrêta à Melo, petit village uruguayen, en bordure de la frontière avec le Brésil. Des foules étant annoncées, la population se prépara à accueillir le pape et à faire des affaires. Parmi elle, le pauvre Breto qui a une idée: prévoir des lieux pour se soulager. Tout cela suppose énergie et investissements, et si les résultats sont assurés, cela vaut la peine, non? A partir du véritable voyage du pape dans cette région, les réalisateurs livrent un film tragicomique, sans grands moyens, où la tendresse et l'espoir sont constamment au rendez-vous, car si l'on chute, c'est toujours pour mieux se relever. Et ce n'est pas un cycliste tel que Breto qui perdra définitivement les pédales.



Serge Molla





Nous sommes en 1988. La visite du pape Jean Paul II est annoncée à Melo, petite ville uruguayenne, à la frontière du Brésil. La misère y est totale, les familles survivent grâce à la contrebande. Mais l’événement leur donne des idées. Les voici toutes en train de préparer nourritures et colifichets à vendre aux milliers de pèlerins annoncés par la télévision. Beto (Cesar Troncoso) a une meilleure idée. Il construit des toilettes qu’il mettra au service de la foule. Mais il va devoir effectuer de nombreux et dangereux déplacements à vélo de part et d’autres de la frontière pour pouvoir payer le matériel.

Les deux réalisateurs se basent sur des faits réels pour rapporter avec empathie et un beau savoir-faire la chronique d’un quartier pauvre. Ils peignent la terre uruguayenne dans sa beauté et sa simplicité. Les touches sont délicates, pas de mélodrame mais une vie faite de petits riens et dont les plaisirs ne sont pas absents. Les comédiens, amateurs pour la plupart, donnent un air de documentaire à cette comédie discrètement satirique.

Enrique Fernández et César Charlone n’imposent pas leur point de vue. Toutefois, les faits qu’ils mettent en scène parlent d’eux-mêmes et le constat est forcément critique. Les institutions, les médias, mais aussi la naïveté des populations sont mis à nu. Les voyages de Jean Paul II ont beaucoup ému les chrétiens du monde entier. Voici, dans LES TOILETTES DU PAPE, l’envers de la démonstration. L’espoir des pauvres ne se nourrit pas seulement de la Parole de Dieu, il a besoin de pain.

Les familles de Melo prennent ici toute leur dimension, avec leur misère et leur sens de la survie qui semble inaltérable. Quand le pape sera reparti, elles se nourriront toujours de rêve et de contrebande…



Geneviève Praplan

Ancien membre