Critique
"Perdue. L'adjectif résume l'essentiel quant au mouvement intérieur plus qu'extérieur d'une femme, lâchée au dernier moment par son compagnon avec lequel elle se réjouissait de passer quelques jours de vacances. Désarroi, coups de téléphones intempestifs, sentiment d'abandon, solitude, incompréhension... Toutes ces étapes se franchissent très lentement et sans grande surprise en suivant cette femme qui ne sait plus du tout où elle en est. L'ennui guette d'autant plus que le décor de la station balnéaire de ""Mar de las Pampas"" ne retient pas plus l'attention que les personnages assez falots qui gravitent avec compassion autour du personnage central. Regard somme toute sur une réalité très contemporaine.
Serge Molla
Après une pénible dispute avec Miguel dans l’autobus qui les conduisait tous deux au bord de la mer, Inès se retrouve seule sur le bord de la route: son copain n’est pas descendu du véhicule. Crises de larmes, multiples coups de téléphone, rien n’y fait, il ne reviendra pas. Il faut accepter la rupture et tenter de vivre. Inès (incarnée par la réalisatrice elle-même) restera dans la station balnéaire de Mar de Las Pampas, là où ils devaient passer leurs vacances. La station n’a guère d’attraits, mais elle acceptera les gestes d’amitié offerts par les quelques personnes qu’elle croisera.
Récit d’une rupture annoncée, mais fortuitement survenue, LA FIANCEE ERRANTE raconte une courte et douloureuse tranche de vie. Une chronique douce-amère, avec des personnages solitaires qui flottent et qui n’ont pas réussi à construire leur vie: faut-il y voir un tableau assez désenchanté d’une société sans grande perspective d’avenir? La cinéaste ne va pas jusque-là, ne s’engage pas. On en prendra acte, mais cette retenue fait que son film reste un peu en rade…
Antoine Rochat"
Ancien membre
