Control

Affiche Control
Réalisé par Anton Corbijn
Pays de production Grande-Bretagne, Japon, Australie, U.S.A.
Année 2007
Durée
Genre Biopic, Drame, Musical
Distributeur La Fabrique de Films
Acteurs Samantha Morton, Alexandra Maria Lara, Sam Riley, Joe Anderson, Craig Parkinson
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 548
Bande annonce (Allociné)

Critique

Tournée en noir et blanc, cette biographie de Ian Curtis, le chanteur mythique du groupe de rock des années 70' Joy Division, est sobre et touchante. Elle montre bien combien la mise à nu d'un homme est susceptible tout à la fois de toucher et d'autodétruire. Evitant les clichés des femmes et de l'alcool, fréquents dans ce milieu, ce film révèle avec une pudeur inattendue le combat d'un être qui perd progressivement le contrôle de son existence devant l'échec grandissant de sa vie conjugale et paternelle et face à l'épilepsie qui le rattrape.

Lorsqu'il décide, à la veille d'une première tournée aux Etats-Unis, de mettre un terme à ce qui le ronge, s'estimant dès lors incapable de répondre tant à la demande des siens que de son public, il n'a que 23 ans.



Serge Molla





Le premier long métrage du réalisateur est en noir et blanc, choix judicieux pour l’évocation de la courte vie de Ian Curtis (Sam Riley), jeune habitant de la banlieue de Manchester qui s’est fait un nom comme chanteur du groupe Joy Division (allusion à un bordel militaire de campagne destiné à l’armée nazie). Le mouvement punk prend naissance.

Ian est fasciné par David Bowie qui, par sa flamboyance, éclipse la grisaille des barres locatives et de la récession. A 15 ans, il écrit des romans, des paroles de chansons. Il se marie vite fait avec la petite amie d’un copain, Debbie (Samantha Morton), et font un enfant. Le jeune homme se trouve vite écartelé entre sa famille, son travail à l’office régional de placement, ses ambitions musicales et son amour pour Annik (Alexandra Maria Lara), secrétaire à l’ambassade de Belgique se présentant comme journaliste et devenant sa groupie la plus ardente. Le désarroi est contagieux, sans compter que la vie effrénée de Ian met au jour une épilepsie jusqu’alors latente, et l’ascension tient plutôt de la chute, perte de contrôle conclue par un suicide.

Tiré d’un récit écrit par Debbie, le film se signale par sa beauté formelle, sa sobriété dans les dialogues, ses ellipses bien menées et la performance de ses acteurs (avec une mention spéciale à Sam Riley). Avec des moyens modestes, CONTROL touche plus profondément que le hollywoodien WALK THE LINE consacré à Johnny Cash.



Daniel Grivel

Ancien membre