Alexandra

"Tchétchénie, de nos jours, sur cette terre qui, depuis des siècles, a souffert des exactions russes et dont le président Poutine s'est dit prêt à pourchasser les rebelles ""jusque dans leurs chiottes""... Alexandra Nikolaevna (Galina Vishhnevskaya, 81 ans, légende vivante de l'opéra russe et veuve de Rostropovitch), au bénéfice d'une autorisation spéciale, prend un train militaire pour aller rendre visite à son petit-fils, jeune et brillant officier stationné à Grozny. Elle découvre dans le camp militaire un monde viril, austère, régi par la discipline, et où l'affect n'a que bien peu de place. Sa présence chamboule un peu cette vie très réglée.

A côté de cet environnement belliqueux dominé par le vrombissement des hélicoptères et des engins de combat, Alexandra va au marché dans le village voisin, fait la connaissance de femmes tchétchènes, se lie avec elles et constate que, entre elles, il n'y a pas de place pour la notion d'ennemies.

Rostropovitch décoré de la plus prestigieuse distinction russe peu avant sa mort, Sokurov bénéficiant de la protection du FSB (ex-KGB) pour tourner sans risques son film en Tchétchénie: Poutine doit considérer que certains artistes sont une faible menace pour son pouvoir...

Sur l'échelle de Morphée (mon hypnomètre personnel, qui compte 9 degrés, ALEXANDRA est à 6 - comme plusieurs autres films de Sokurov vus précédemment. Que les grands critiques intellos me pardonnent!"