Une vieille maîtresse

Affiche Une vieille maîtresse
Réalisé par Catherine Breillat
Pays de production France
Année 2007
Durée
Genre Drame
Distributeur StudioCanal
Acteurs Roxane Mesquida, Yolande Moreau, Asia Argento, Fu'ad Ait Aattou, Claude Sarraute
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 548
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Auteur de treize romans et d'une dizaine de films dont certains ont défrayé la chronique, Catherine Breillat change de genre avec une production qui a coûté autant que l'ensemble de son œuvre cinématographique. Inspiré du roman éponyme de Jules Barbey d'Aurevilly (Clouzot a tiré d'une de ses nouvelles LES DIABOLIQUES), c'est un film en costumes célébrant la supériorité des sentiments sur la morale bourgeoise. C'est la montée du romantisme échevelé.

Ryno de Marigny (Fu'ad Ait Aattou), jeune libertin, va épouser un pur fleuron de l'aristocratie, Hermangarde (Roxane Mesquida). Le jeune homme saura-t-il s'arracher aux bras enchanteurs de la Vellini (Asia Argento), demi-mondaine pour laquelle il se consume depuis dix ans? Plusieurs observateurs sont à l'affût: la comtesse d'Artelles (Yolande Moreau, savoureuse en mémère avide de ragots), le vicomte de Prony (Michael Lonsdale tel qu'en lui-même...), la marquise de Flers, grand-mère d'Hermangarde (Claude Sarraute, jouant comme un pied). Ce qui devrait être le tableau d'une passion dévorante en reste à un beau livre d'images, à une narration linéaire, à des dialogues très littéraires dits sur un ton monocorde. Asia Argento n'est pas avare de ses appas mais forcée d'adopter des positions érotiques biscornues pour cacher ses tatouages ne cadrant pas avec l'époque; elle n'oublie pas son passé de Vampiria, léchant le sang de Ryno blessé lors d'un duel... Avec sa bouche à l'Isabelle Adjani, Fu'ad Ait Aattou ne manque pas de charme androgyne mais fait beaucoup trop jeune - quand bien même ""l'amour fait rajeunir"", Catherine Breillat dixit. Cerise sur la pièce laborieusement montée, la musique française Grand Siècle est totalement décalée par rapport à la passion romantique espérée."

Daniel Grivel