Hippie Masala

Affiche Hippie Masala
Réalisé par Ulrich Grossenbacher, Damaris Lüthi
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 546

Critique

Peace and love... Voilà bientôt un demi-siècle (!), des dizaines de milliers de hippies entreprenaient leur transhumance vers Katmandou en passant notamment par Ibiza et la plage crétoise de Matala. L'afflux fut tel que l'on crut, en Inde, que ces Occidentaux hirsutes fuyaient un cataclysme.

Depuis, la marée bariolée a reflué et la plupart des fêtards bariolés à pétards se sont retrouvés dûment embourgeoisés... Ulrich Grossenbacher s'est intéressé à quelques irréductibles restés sur le sous-continent indien, un échantillonnage pittoresque. Il y a un Hollandais assagi et bien intégré qui s'est marié sur place avec une autochtone, a fait trois enfants et pratique un convenable talent de peintre. Il y a un Italien devenu un authentique ascète faisant partie d'un ashram, avec la chevelure, la barbe, la vêture et la frugalité de rigueur. Il y a une Belge solitaire toute en noir, qui lit le sanscrit dans le texte. Il y a deux jumelles sud-africaines de couleur - ce qui ne les empêche pas d'être grises en permanence - qui promènent leur machine à coudre et leur stand de fringues dans tous les lieux où on fait la fête, avec une préférence marquée pour Goa. Il y a enfin un Helvète, un vrai Suisse de chez Suisse... ayant épousé une veuve locale qui lui fait des boules de Berlin grâce aux confitures Hero vendues dans une boutique de produits exotiques, élève des vaches, fait du fromage, se construit un palais avec l'argent envoyé par papa, braconne en déplorant que les autorités confondent protection de la nature et interdiction de chasser...

On reste sur sa faim. Le réalisateur ne prend pas de recul, n'esquisse pas une tentative de réflexion et se contente de promener le spectateur comme dans une ménagerie aux spécimens curieux.

Daniel Grivel