Karnaval

Thomas Vincent se lance dans un premier long métrage avec d'excellents comédiens, une histoire qui souffre de quelques longueurs, et la fougue du carnaval de Dunkerque. A défaut d'être totalement concluant, l'essai est attachant.

KARNAVAL, K comme Dunkerque explique le réalisateur, met en scène une histoire d'amour dans un quartier ordinaire d'une ville banale. Le nord de la France est gris, il y pleut tout le temps pour ceux qui ont le vague à l'âme. Le carnaval promet à ceux-là de longues nuits de fête, au cours desquelles, tout est permis. Larbi part pour Marseille et croise le carnaval sur le chemin de la gare. Sous les costumes, les confettis, les fausses couleurs, il rencontre Béatrice, qui traîne péniblement son mari jusqu'à leur appartement. Larbi ramène tout le monde à la maison. Cela lui paraît suffisant pour vouloir en savoir plus sur la jeune femme.

La délicatesse dont Thomas Vincent se sert pour peindre les sentiments qui prennent forme sous les cortèges tonitruants du carnaval donne tout son charme au film. L'amour esquissé prend place à côté de l'amour officiel. Peut-on aimer deux hommes en même temps? Il y faudrait une liberté d'esprit qu'aucun des trois protagonistes ne possède. Voilà tout ce qui transparaît dans l'inquiétude de Béatrice (Sylvie Testud), les colères de Christian (Clovis Cornillac) et l'attente de Larbi (Amar Ben Abdallah).