Cobrador, In God We Trust

Affiche Cobrador, In God We Trust
Réalisé par Paul Leduc
Pays de production Mexique, Brésil, Argentine
Année 2006
Durée
Genre Divers
Acteurs Antonella Costa, Lázaro Ramos, Peter Fonda, Dolores Heredia
N° cinéfeuilles 544

Critique

"Présenté dans la section ""Panorama: Images de la vie urbaine"", tiré de récits de Ruben Fonseca, le film du réalisateur mexicain ressemble techniquement aux SHORTCUTS de Robert Altman: on voit apparaître successivement divers personnages qui n'ont à première vue rien de commun et dont les destinées pourtant se croisent, sur arrière-plan de grandes cités, New York, Miami, Rio de Janeiro, Mexico, Buenos Aires. Des villes qui, chacune à sa manière, dégagent une grande violence.

On commence par rencontrer, dans une policlinique dentaire, un Black (Lazaro Ramos) souffrant d'une rage de dents qui tabasse le dentiste, lui vole le revolver avec lequel il essayait de se défendre, flingue un automobiliste puis poursuit sa mortelle randonnée. On découvre X (Peter Fonda, aussi inquiétant que dans GHOST RIDER), homme d'affaires qui ne se sépare pas de sa Bible mais qui prend plaisir à écraser des piétons isolés avec son 4x4. On fait la connaissance d'une photographe-reporter qui devient terroriste.

Au fil de la narration, les protagonistes se mettent en perspective: le Black est un ancien mineur brésilien sans emploi depuis la fermeture de la mine par X; la journaliste argentine apprend que ceux qu'elle croyait être ses parents l'ont adoptée après avoir fait assassiner ses parents biologiques opposés à la dictature; X, abandonné par sa famille, est gravement malade et prêt à tout pour recouvrer la santé.

La ville en tant que telle est effectivement très présente, par l'image mais aussi par une bande sonore puissante. La violence est à fleur de peau, jusque dans les divertissements (foule frénétique dans une boîte de nuit) et dans les scènes d'amour. On ne sort pas indemne de ce film glauque et dur, où le seul dieu devant lequel on se prosterne est le dollar (In God We Trust...)"

Daniel Grivel