Critique
"Attention au pluriel fallacieux du titre: le film librement inspiré de l'œuvre de Stevenson L'île au trésor est sensé se passer plus ou moins en l'an de grâce 1700, avec costumes d'époque.
Jim Hawkins (Vincent Rottiers), jeune orphelin qui rêve de naviguer, se trouve momentanément gardien de prison. Il reçoit d'un condamné à mort le secret de l'île au trésor qu'il s'efforce aussitôt de mémoriser. Long John Silver - un Gérard Jugnot qui a fait mieux -, pirate unijambiste sans scrupules, traître, cherche à reconstituer la carte du trésor. Quant à Jim, suite à une chute, il a perdu la mémoire, et donc le lieu du trésor. Le docteur Livesey (Jean-Paul Rouve), médecin alcoolique, connaît des astuces pour lui faire recouvrer la mémoire. Aïe... ça va faire mal. Et ces trois personnages se retrouvent autour d'une baronne (Alice Taglioni), aguichante nymphomane, sans le sou et vraie mante religieuse, mais possédant une caravelle. Donc un beau matin, cette équipe hétéroclite, accompagnée de matelots sans foi ni loi, lève l'ancre en direction de l'île des convoitises.
Le scénario s'englue dans des altercations de personnages peu recommandables. Dès les premières images on l'a compris: on va faire la traversée avec un groupe de brutes, de vicieux peu ragoûtants... L'objectif renifle complaisamment la fange sanguinolente et éthylique. En fait, plutôt qu'un film de pirates, le réalisateur insiste sur la chasse aux trésors, ""les trésors étant multiples puisque tout le monde convoite la baronne..."" A part le jeune Jim qui se sauve par naïveté, les autres personnages sont névrosés, alcooliques, sanguinaires, nymphomanes, homosexuels, cannibales... Comment le réalisateur peut-il avoir l'illusion de faire un film ""tout public""? Un film d'enfants pour adultes? On ne saurait leur offrir cette vulgarité! Lourd. Vraiment lourd!"
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