Vraie Vie est ailleurs (La)

Premières images: en gare de Genève, trois destins commencent à se nouer. Une femme se rendant à Marseille pour une conférence, une autre, plus jeune, retournant sur les terres italiennes de ses origines, un homme vers l'Allemagne où sa compagne vient d'accoucher. Tout cela paraît banal, et pourtant lorsque chacun de ces protagonistes croise la route d'un autre voyageur et que s'opère une véritable rencontre, tout est susceptible de basculer. Avec des moyens très réduits, mais une grande efficacité, le réalisateur livre ici un film qui respecte tant ses personnages que ses spectateurs. En conséquence, ce qui retient l'attention, c'est moins de deviner l'histoire d'amour qui naîtra ou non d'une rencontre fortuite que d'approcher les émotions, parfois contradictoires, qui traversent les êtres et les conduisent à se connaître.

Perception du vide sentimental pour la scientifique, excitation de retrouver ses racines mêlée à crise d'identité pour la jeune Italienne, désir de liberté et appréhension de la paternité pour l'homme. Musique et mots n'encombrent pas, mais laissent place au jeu sensible et habité des acteurs qui ont improvisé sur la trame du récit proposé. Comme pour dire que la vie, la vraie, ne se répète pas, elle est toujours ailleurs.