Critique
La Deuxième Guerre mondiale arrive à son terme, les Russes sont déjà à Berlin. Alors qu'elle tente de quitter les Pays-Bas encore occupés par l'armée allemande, Rachel (Carice Van Houten) assiste impuissante au massacre, par la Gestapo, de toute sa famille et du groupe de Juifs avec qui elle s'enfuit. Dès lors, n'ayant plus rien à perdre, elle s'engage dans la Résistance néerlandaise. Chanteuse de profession, elle parvient à infiltrer le Service de renseignements nazi et à se lier avec l'officier Müntze (Sebastian Koch).
Réalisateur du trop fameux BASIC INSTINCT, Paul Verhoeven a quitté Hollywood pour tourner aux Pays-Bas. BLACK BOOK échappe donc à la caricature industrielle ordinaire pour s'offrir comme un film d'espionnage qui ne manque pas de tensions. Certes, le récit est linéaire, la mise en scène conventionnelle, voire un peu lourde, le métrage beaucoup trop long, la fin inutilement étirée... La chance de ce long métrage est qu'il s'appuie sur des faits réels et que Gérard Soeteman et Paul Verhoeven ont ainsi pu construire un scénario solide.
BLACK BOOK est donc à voir avant tout comme un film d'action, avec une trame policière qui ne va pas de soi. Entre intrigues et rebondissements, le propos est soucieux d'objectivité et met en lumière la sensibilité de tous les personnages, tant du côté des agresseurs que de celui des agressés. Il y a du bon aussi chez les premiers, du mauvais aussi chez les seconds. A quoi s'ajoute la qualité des comédiens, Carice Van Houten en tête, qui donne le meilleur d'elle-même dans l'expression des sentiments les plus contradictoires.
Geneviève Praplan
