Voiture de luxe

Affiche Voiture de luxe
Réalisé par Chao Wang
Pays de production Chine
Année 2005
Durée
Musique Xiao He
Genre Drame
Distributeur Celluloïd Dreams
Acteurs Tian Yuan, Wu You Cai, Li Yi Qing, Huang He, Cao Cheng
N° cinéfeuilles 526
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Qiming Li, instituteur de campagne proche de la retraite, part à la recherche de son fils dont il n'a plus de nouvelles depuis plusieurs années. Sa femme, gravement malade, souhaite le revoir avant de mourir. A Wuhan, il est accueilli par sa fille Yanhong, qui travaille comme hôtesse dans une boîte de nuit. Elle présente à son père un policier qui se dit prêt à l'aider dans ses recherches et avec lequel il va se lier d'amitié. Le père fait également connaissance de l'ami de sa fille qui n'est autre que le patron du night-club...

VOITURE DE LUXE s'inscrit dans la continuité des films réalistes chinois de ces dernières années (un cinéma chinois qui semble se focaliser aujourd'hui davantage sur les grandes comédies populaires ou d'ambitieuses coproductions, le plus souvent historiques, regroupant stars et réalisateurs de différents pays). Le film de Chao Wang parle de la Chine contemporaine, de l'écart entre les riches et les pauvres, de l'exode rural en direction des villes, des contradictions entre un système social hérité du passé et les contraintes du présent. Plus précisément de la structure traditionnelle, culturelle et historique de la famille ébranlée par de rapides mutations sociales créant des frictions entre les générations. Qiming Li,, le père, se trouve ici en plein désarroi, en plein décalage face à de tels changements. Ancien citadin exilé de force à la campagne parce qu'il avait tenu, à l'époque, des propos contre-révolutionnaires, il ne comprend plus aujourd'hui la Chine des grandes villes.

Si l'intrigue n'est pas sans intérêt, si les intentions du film sont lisibles et louables, le réalisateur ne laisse en revanche guère de place à la surprise, préférant livrer une histoire un peu lisse, un peu ""téléphonée"" parfois, sans trop (oser) creuser les problèmes. Pour des raisons de prudence sans doute face à la censure de son pays. Un film qui témoigne cependant d'une grande sensibilité et d'une excellente maîtrise."

Antoine Rochat