Critique
"Le premier long métrage de Francisco Vargas Quevedo illustre la renaissance récente d'un cinéma mexicain auquel Alejandro González Iñárritu et Carlos Reygadas ont donné, depuis quelques années, de nouvelles lettres de noblesse. LE VIOLON évoque, dans un noir et blanc stylisé et magnifique, l'histoire d'un vieil homme engagé dans une ""guerilla campesina"" d'Amérique latine (on ne peut localiser l'histoire ni dans le temps, ni dans l'espace). Le vieux Don Plutarco - interprété par un acteur non professionnel, Don Angel Tavira - dissimule sa vraie personnalité derrière l'apparence innocente d'un violoniste. Il a pu ainsi s'approcher d'un officier ennemi qui aime la musique, et le vieux musicien a été invité à revenir chaque jour jouer de son instrument. Ce subterfuge lui permet de passer clandestinement des armes et des munitions pour les guérilleros. Don Plutarco est un personnage fragile et attachant, bien décidé à braver l'armée mexicaine et à lutter jusqu'au bout.
Si LE VIOLON connaît des séquences de violence, il reste avant tout une réflexion humaniste sur l'abus du pouvoir, sur la barbarie de certaines dictatures latino-américaines confrontées aux mouvements de résistance des paysans bien décidés à défendre leur dignité d'hommes."
Antoine Rochat
