Critique
On a dit à l'époque tout le bien que l'on pensait de UZAK. Le réalisateur turc confirme ses qualités dans son nouvel opus, très personnel pour ne pas dire autobiographique, puisque sa femme et lui se partagent la tête de l'affiche. Au début du récit, le couple se trouve sur un site archéologique: lui, photographe professionnel, cadre des vestiges hellénistiques tandis qu'elle, collaboratrice d'une série télévisée, rêvasse et prend la tangente, à l'image du scooter piloté par son mari dont elle masque les yeux en plein virage.
Séparation. Elle ne veut plus le rencontrer; lui retrouve une ancienne maîtresse avec qui il renoue une relation torride, entre fous rires et larmes. Mais il part à la recherche de sa femme, en tournage dans le nord du pays (belles scènes enneigées, comme dans UZAK), apparemment pour lui signifier la rupture, n'admettant pas que ce soit elle qui ait pris les devants.
Nuri Bilge Ceylan excelle à rendre tous les climats et les demi-teintes marquant un couple en voie de désagrégation.
Daniel Grivel
