American Dreamz

Rien n'est plus difficile et risqué que d'aborder des sujets graves et brûlants par le biais de la comédie. C'est l'exercice que tente de faire le réalisateur Paul Weitz, coréalisateur avec son frère de American Pie. Ce qui, à nos yeux, n'est guère une référence.

A défaut de talent, le cinéaste américain n'a pas manqué d'un certain courage pour se moquer du président des USA, appelé ici Staton - que son épouse appelle "Chopinet", selon le sous-titre - pour mettre en scène des terroristes venus d'Orient et s'attaquer au mécanisme d'une émission populaire de TV, au cours de laquelle de jeunes chanteurs amateurs s'affrontent pour atteindre la gloire. (Est-ce que cela nous dit quelque chose?) Ce mélange est naturellement explosif à défaut d'être plausible.

Le président Staton est dépressif depuis qu'il lit les journaux. Il vit dans ses appartements en pyjama et subit l'influence de son secrétaire d'Etat qui ne sait plus que tenter pour lui faire regagner un brin de popularité. Tout cela est un peu gros. Quant aux terroristes, émoulus d'un camp d'entraînement pour kamikazes, ils ne font trembler personne. Reste la caricature d'une TV qui, par tous les moyens, cherche à faire monter le taux d'écoute. C'est le meilleur de ce film, même si ce sujet a déjà été abordé par de nombreux auteurs avec plus ou moins de bonheur. La télé-réalité est une mode. Il n'est pas mauvais de s'interroger sur les raisons de ce succès devenu mondial et auquel aucune chaîne n'échappe.

Les comédiens sont bien à leur place. Hugh Grant en animateur vedette, Mandy Moore poursuit une double carrière de chanteuse et de comédienne. Quant à Dennis Quaid, il est parfait dans ce rôle de président dépressif et ridicule.