Critique
"Si vous êtes téléspectateur, vous avez sûrement vu au moins une fois Corinne et Gilles Benizio, couple sur scène comme à la ville, dans un numéro de cabaret: elle ""nunuche"", perruque style années 70, yeux peints, robe courte à bretelles, voix acidulée; lui dégingandé, le nez busqué, un peu Valentin-le-Désossé (il avait sauf erreur un petit rôle d'Apache dans LE BAL de Scola).
Shirley et Dino - puisque c'est d'eux qu'il s'agit - quittent la province pour ""monter"" à Paris: un oncle récemment décédé leur a légué un cabaret dans le quartier de Pigalle. Candides et un peu paysans du Danube, ils arrivent comme un cheveu sur la soupe: un truand exploitant une boîte voisine rêve de mettre la main sur le Cabaret-Paradis afin d'agrandir son établissement.
Le couple a une semaine pour sauver son héritage de la faillite ou de l'annexion. Son enthousiasme et sa naïveté galvanisent les artistes restés à bord, chanteur-présentateur, danseuses, dresseuse de chien, lanceur de couteaux, magicien, trapéziste. Il faut en toute hâte colmater les fuites d'un bâtiment menacé par le naufrage.
Certes, Corinne et Gilles Benizio ont un beau tableau d'honneur à leur actif, mais essentiellement au théâtre et au music-hall; de 2001 à 2005, ils ont été les invités de Patrick Sébastien dans ""Le plus grand cabaret du monde"". Tout cela ne suffit pas pour faire un bon film. Les personnages sont pittoresques, les décors kitsch à souhait, mais ça ne décolle pas. Reste une succession de numéros volontairement ratés qui, parfois, suscitent un léger sourire."
Daniel Grivel