Marcher dans le noir

Bao, une femme aveugle, chante chaque jour dans les rues de Beijing pour gagner quelques sous. Son mari l'a quittée et c'est vainement qu'elle lui réclame un peu d'argent pour subsister. Bao se démène pour élever Ming Ming, une adolescente mentalement retardée.

Li Xiaofeng a commencé ce film documentaire en septembre 2001, lorsqu'il s'est installé par hasard dans un appartement voisin de celui des deux femmes. Depuis, il les a régulièrement suivies et filmées, pendant quatre ans, s'impliquant personnellement dans leur vie, souvent chaotique et douloureuse. A côté de cet accompagnement plein d'empathie pour Bao et Ming Ming - deux existences dans lesquelles les difficultés se font quotidiennes, où éclatent de violentes disputes, où se mêlent amour et compassion aussi -, le cinéaste a voulu laisser entrevoir quelques-unes des profondes mutations qui marquent la Chine d'aujourd'hui, entraînant dans leur sillage une multitude de problèmes pour les couches sociales modestes de la population. Chacun doit lutter pour conserver sa dignité d'homme et de femme. C'est ce que fait Bao, avec une énergie de tous les instants. Un portrait social sensible et par moments poignant.