Vento di Terra

Enzo a 18 ans à la fin des années 90. Il vit avec sa famille dans une banlieue pauvre de Naples, et tout va de travers: la famille est menacée d'expulsion par le propriétaire de l'immeuble et le père décède brusquement. La mère, couturière, essaie de faire face, mais Enzo doit se mettre à travailler. Tenté un instant de s'acoquiner avec une bande de malfrats, il prendra la décision de s'engager dans l'armée. Sa sœur rejoindra un oncle qui lui a promis du travail dans une usine Fiat et la mère restera seule à Naples. Enzo sera brusquement affecté par une maladie contractée alors qu'il faisait son service militaire au Kosovo.

Il y aurait là tout ce qu'il faut pour faire un mélodrame, mais il n'en est rien. L'extrême pudeur avec laquelle l'histoire est racontée, la netteté et l'intelligence de l'écriture, la sensibilité de jeu de chacun des acteurs (tous non professionnels et napolitains) font de VENTO DI TERRA un film d'une grande sensibilité pouvant se réclamer du néo-réalisme italien. Le cinéaste pose un regard inquiet sur ce microcosme de société, son constat est dérangeant, les solutions aux problèmes ne se bousculent pas, mais les personnages ont une telle dignité et font preuve d'une solidarité si manifeste qu'on ne les abandonne qu'à regret. Un film qui tranche avec un cinéma de l'attendrissement facile. VENTO DI TERRA a été désigné par la FIPRESCI comme le meilleur des longs métrages que l'association des journalistes de cinéma avait primés en 2004. Une référence.