Last Days

Affiche Last Days
Réalisé par Gus Van Sant
Pays de production U.S.A.
Année 2005
Durée
Genre Drame
Distributeur MK2 Diffusion
Acteurs Michael Pitt, Asia Argento, Lukas Haas, Scott Green, Nicole Vicius
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 503
Bande annonce (Allociné)

Critique

Avec ELEPHANT Gus Van Sant avait décroché la Palme d'Or à Cannes, en 2003. Avec LAST DAYS, ce sera plutôt celle de l'ennui. Au prétexte - respectable - de ne pas faire comme les autres et de vouloir se démarquer du cinéma hollywoodien, le cinéaste américain a tout simplement oublié qu'un film, s'il veut conquérir un certain public, se doit de reposer sur un minimum de tension.

Avec LAST DAYS l'ennui s'installe donc rapidement. Les premiers longs plans fixes du film ont tôt fait de décrire Blake, personnage manifestement à la dérive. Entouré de quelques amis ou voisins que l'on croise épisodiquement - les plus présents étant encore les plus paumés - Blake, jeune chanteur de rock, apparaît comme un artiste solitaire qui tente d'échapper à lui-même et à sa propre existence, dans une maison délabrée et perdue au fonds des bois.

Dans ses précédents films déjà, Gus Van Sant s'inspirait de faits réels et de disparitions tragiques. Avec LAST DAYS c'est cette fois la mort, en 1994, d'un musicien de 27 ans, Kurt Cobain. A son habitude le cinéaste pose sur ses personnages le regard d'un entomologiste. Il observe et c'est tout. Les causes de la déchéance de Blake? Peu claires. Est-il victime de ses démons intérieurs? De sa célébrité? D'un entourage sans scrupules? Aucun élément d'explication n'est suggéré, aucun point de vue exprimé. LAST DAYS apparaît, à travers tous les personnages qui croisent le musicien dans les dernières heures de sa vie, comme le reflet amer, l'image en creux d'un certain monde. Libre à chacun d'ailleurs, dira sans doute le cinéaste, d'y voir ce qu'il veut. Mais c'est un peu facile.

Il n'y a pas grand-chose à sauver de cette triste fin de vie, sinon peut-être un ou deux plans et une bande-son intéressante, très travaillée, qui se présente souvent comme plus explicite, plus évocatrice que les images elles-mêmes.

Antoine Rochat