Crime farpait (Le)

Affiche Crime farpait (Le)
Réalisé par Alex de la Iglesia
Pays de production Espagne, Italie, France
Année 2004
Durée
Musique Roque Baños
Genre Comédie
Distributeur La Fabrique de Films
Acteurs Guillermo Toledo, Monica Cervera, Luis Varela, Enrique Villén, Fernando Tejero
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 502
Bande annonce (Allociné)

Critique

"LE CRIME FARPAIT - non, ce n'est pas une erreur typographique - est un film qui s'en va jouer sur tous les tableaux, du polar à la comédie noire, de la satire à la parodie, en passant par l'action, l'amour-passion, le fantastique et l'horreur. Le résultat sera en demi-teinte, en dépit d'une bonne mise en scène et d'une direction d'acteurs maîtrisée.

Rafael (Guillermo Toledo) possède un don. Il est né pour vendre. Au rayon Femmes d'un grand magasin il fait tout son possible pour être promu responsable de son étage. Son désir le plus cher est de vivre dans ce centre commercial où tout semble ""parfait"": vêtements chics et couleurs, odeurs et ambiances raffinées, belles femmes, lumière et musique. Le paradis, quoi. Sans états d'âme, il cherche à éliminer son concurrent direct... qui meurt accidentellement après une altercation qu'il a avec lui. Une vendeuse du rayon Parfumerie, Lourdès, un peu moche, un peu obsessionnelle mais d'une volonté de fer, est témoin de la scène. Elle n'hésitera pas à faire chanter Rafael, dont elle est par ailleurs follement amoureuse. Voilà posés les tout premiers jalons de l'intrigue.

Ambitieux sans scrupules, opportuniste sans faille, personnage envieux et cupide qui ne se rendra jamais compte de sa furieuse médiocrité - dans ce domaine Lourdès le lui rend bien d'ailleurs -, Rafael risque au bout du compte de laisser le spectateur sur sa faim. L'intrigue reste comique, mais le monde décrit - celui des grands magasins - est assez poisseux: c'est le règne du chacun pour soi, de la fin justifiant les plus mauvais moyens. Rien, vraiment rien ne semble pouvoir rendre la vie supportable.

Cette comédie espagnole trépidante est portée par une musique qui colle à l'action et sait soutenir chaque séquence. LE CRIME FARPAIT a ceci d'original aussi qu'il se raconte, par moments, à la première personne: Rafael parle alors face à la caméra, prenant à partie les spectateurs et les rendant presque complices de ses actes. Le décalage opère, la réalité se déforme sous nos yeux, au fur et à mesure que le personnage perd la raison.

Les acteurs font tous preuve d'un dynamisme réjouissant et se gardent de tomber dans la caricature. Un bon point à relever pour un film qui n'est pas ""farpait"", mais qui, tout au moins, sait éviter le mauvais goût."

Antoine Rochat