Firelight

Est-ce une histoire d'amour à l'ancienne, ou un faire-valoir pour Sophie Marceau? Les deux possibilités apportent une réponse fade. Il y a environ cent cinquante ans, une jeune femme acceptait, par besoin d'argent, de porter l'enfant d'un riche propriétaire terrien dont la femme était stérile. Une fois sa tâche terminée, dans l'anonymat le plus absolu, elle n'a jamais pu oublier la fillette qu'elle a mise au monde.

Cette mère trop digne, c'est justement Sophie Marceau. La comédienne n'est de loin pas la meilleure des actrices françaises, mais probablement l'une des plus médiatisées. C'est sans doute pour cela qu'on la trouve ici dans un film anglais. Elle ne se présente qu'en comédienne ordinaire, visage statique, expressions limitées. Elle joue son rôle plutôt qu'elle ne fait croire à son personnage, mais elle est jolie comme un coeur dans les costumes d'autrefois.

Cela peut tromper sur la qualité du film. Car lui ne propose rien de mieux qu'un mélodrame soigné, certes, mais totalement conventionnel, construit dans le style des feuilletons télévisés d'autrefois. Le scénario ne manque pas d'invraisemblances, le récit ne possède pas la magie nécessaire pour qu'on y croie malgré tout. Il n'y a pas d'épaisseur dans les personnages, on dirait qu'ils sont désincarnés. Leur souffrance est inerte et glacée, comme les paysages d'hiver de ce décor anglais. De belles images ne compensent pas cette fadeur, le cinéma n'est pas seulement de la photographie.